Le 25 mars 1918 Mon Mimi Chéri ! Quelles cruelles journées (que) nous venons de passer accompagnées de nuits toutes en alertes! J'ai du chagrin à penser toutes les angoisses qui vont t'assaillir! Jusqu'ici nous sommes toutes saines et sauves, bien que la nervosité nous gagne et la fatigue de toutes ces péripéties diurnes et nocturnes. Les qu

Le 30 mars 1918 Mon Mimi Chéri ! Chaque jour, j'espere de tes nouvelles avec une impatience anxieuse dont chaque retard ne fait que grandir mon inquiétude..... Je pense que tu es toujours en bonne santé, et que ma lettre te parviendra peut etre dans un moment d'accalmie. Tu y trouveras les paroles les plus douces que je puisse murmurer à ton or

Le 20 Mars 21 heures Mon Mimi Chéri ! je ne peux te traduire toute la joie que j'éprouve à lire tes longues missives, l'agréable surprise qui y est glissée met un rayon de soleil à mon âme toujours triste. comme toi j'ai trouvé les deux photos de notre mignonnebien réussies, je les regarde longuement.... car elles me rappellent les heureux

Le 21 Mars 1918 21h15 Mon Mimi Chéri ! Voici un des instants les plus heureux que j'entrevois lorsque tu es loin de moi, c'est de pouvoir causer un peu avec toi mon Mimi. aujourd'hui j'ai été à Enghein voir Madame Sauvestre, tu n'ignores pas que la conversation à été fort engagée, sur toi. Madame Fragne, Madame bellamant ainsi que madame Sa

le 26 Mars 21h30 Mon Mimi Chéri Me voici un peu plus calme car le Boche ne nous a pas sonné le réveil. Cette surprise aussi pénible que fantastique m'avait fortement impréssionnée, bien que je ne perde pas mon sang froid, car sans être "stratégienne" j'avais remarqué que la direction du tir ne changeait guère, si ce n'est qu'un arc qui ta

Qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affairée Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, XII, 1869