Moyenne je me trouve beau... mais si froid ! impersonnel et solitaire que suis-je devenu ? à force de partout me fourrer, je me suis enfermé dans les affaires des hommes. j'étais le gardien de leurs sens, le protecteur de leurs faux pas... le père de découvertes, le roi de l'inventif ! l'ingénieur même de la mesure au pif ! me voilà esclave

Je voulais épurer, ranger, jeter vider les restes de cette vie. repartir. qu'avais-je fais de ces murs couleurs terre, argile brune, rouge, jaune, mangeuse de lumière ? j'ai vendu jusqu'à la dernière parcelle de ce moi si chéri, et pourtant si changeant. ailleurs !... dans les espaces zen d'un monde japonnais, d'un vase unique, rouge, sur une

Je suis née sauvage petite pierre voyageuse dans une mer de sable. happée d'aventure dans des tissus de nacre je me suis ourdie doucement dans les tréfonds de replis silencieux. je savais que j'étais vierge et solitaire. je ne savais pas que j'étais belle. je l'ai appris dans ses yeux éclatés de lumière, dans le miroir de sa peau de nacre t

Grande le plaisir d'écrire serait-il tributaire d'un certain passéisme conjugué de souvenirs enfantins -entre pleins et déliés- sur les pages lignées d'une écolière studieuse ? je viens de retrouver, dans un placard perdu... une bouteille d'encre rose conservée -miracle ou amour d'être utile- à côté d'une collection de plumes en attent

J’ai un certain ancêtre dans une vieille histoire qui prétendait servir une méchante reine. qu’importe… j’arrivais un matin au cœur de ces tentures ivre de mes vingt ans et de joie de vous plaire. de mille feux je fis comme des baisers d’amants scintiller les diamants de couronnes étoilées. et je fus amoureux… ma jeunesse me fit c

- jaune pâle ! - « non ! rouge ! rouge comme ma colère d'être toi. si tu savais ce que je pense, grande sœur derrière mon masque d'ange... ma colère dégouline jusqu'aux murs ! incendie ma robe ! brûle les rideaux d'incandescentes bavures. je ne veux que peindre... en bleu, en rouge dans le mauve des fleurs sauvages ! tiens, je veux partir.

Je ne sais plus par quels méandres de mes pensées -donc des décisions qui en découlent- je me trouvais ainsi perdue dans le noir. puis ma mémoire revint. j'avais quitté, moins d'une heure plus tôt, le soleil chantant d'italie. celui d'un bel après-midi de sieste ardue dont j'avais profité du moment pour mettre mon idée à exécution. j'av

Quand on a descendu cet humide escalier les yeux tout embués - l'enterrement, triste sonnaille de l'humain, rappel des jours perdus- on s'est pris à vouloir exorciser, oublier, conjurer la noire tristesse du soir, nos crépuscules de vie. boire... une fameuse bouteille comme papy les aimait honorer sa mémoire et se persuader qu'il aimerait nous

Mers étranges vêtues de brouillards mauves avez-vous vu s'enfuir galopant sur les eaux l'antique roi gradlon serrant tout contre lui la belle reine malgven, tout de lune habillée ? est-ce morvac'h qui laissa dans le ciel le feu craché par ses naseaux ? o vous les océans ! au fond de vos abysses peut-on encore trouver le calice d'or du roi de t

Ils ont voulu couvrir sous une dalle puante le terreau de mon être les racines de mon âme jusqu'à l'eau de mes rêves ! je m'appelle liberté ! nue je suis fragile je parais. humble, ordinaire, pugnace aucun homme n'a jamais fait de moi une fleur sage soumise et délicate à la manière des roses. ils m'ont empoisonnée. ils m'ont taillée. ils