Ils sont là, debout. Chacun sur un quai. Au milieu, les rails les séparent. Ils sont si proches. Et pourtant. Ils se sourient. Leurs lèvres s’échangent des paroles qu’ils sont seuls à comprendre. A entendre. Les regards qu’ils s’échangent les enveloppent, les gardent, les protègent des autres gens. Ils sont seuls tous les deux. Dans

Un bâillementUn cahier, posé sur ses genouxElle compte sur ses doigtsRécite avec les yeuxRemue des lèvres muettesElle semble satisfaiteElle extirpe un livreDe son grand sac à dosUn peu maladroitementUn livre de Kessel, le Lion, je crois J’aimerais avoir son âge Pour partager ses rêves Comprendre ses silences Et partager ses rires J’aimer

Marcher encore (Un soir de janvier) Remonter une rue, un soir de janvier. Remonter une rue, au milieu des autres gens. Un soir de janvier. Les lumières des boutiques sont déjà allumées. Pourtant, le jour n’est pas éteint. Pas tout à fait. Pour l’apercevoir encore, apercevoir les dernières lueurs, il faut tourner la tête d’un côté. M

Il est assis sur une valise et il ne parle pas. Il y a tant de solitudes autour de lui mais qui ne se voient pas. Lui, ses yeux sont baissés et il tend un gobelet. Il ne sait pas depuis quand il est là, il préfère ne pas compter. Les vies défilent autour de lui, mais il ne les voit pas. Les gens passent à côté de lui, mais ils ne le voient

Déflagration Une petite place ombragée. Quelque part. Des conversations ordinaires, qui m’environnent. Je les entends de partout, de partout à la fois. Je les entends, je ne les comprends pas. Comment fait-on pour vivre ? Je ne sais plus. Peut-être est-ce juste s’asseoir. Se poser là, et rester. Rester là. Un peu. Un instant. Là où on e

C’est un film sans paroles Des images qui défilent Des actes à peine manqués Un refrain qui revient Presque un silence de trop L’envie de te parler L’ennui qui déraisonne Et la tête qui me cogne Quand la vie me fait peur Quand elle dépasse un peu Quand la vie tourbillonne Qu’elle tourne autour de moi Quand je ferme les yeux Quand elle

La rue me dévisage Pas seulement les visages Mes pas qui me transportent Ou la nuit qui s’enfuit Le flot déjà les gens Les pensées, les tourments Mais dans cette atmosphère Au loin il y a la mer Le bleu de ton regard La cascade de ton rire L’horizon où tu danses Nos déraisons intenses C’est comme un stratagème Et déjà tu m’emmène

Il faudrait s’envoler Parfois ne pas s’écouter Couper le lien Le fil Qui retient tout L’envie, l’avenir Le risque Et franchir les limites Je cherche Ailleurs A la limite Le bout du temps L’horloge de vie L’origine du rêve Le monde original Le temps intime Ultime L’empreinte de la vie Il faudrait retrouver Sur la carte, l’île au t

Marcher pieds nus, dans l’herbe mouilléePoser ses penséesToutes entremêléesDes idées reçuesMarcher pieds nus, dans l’herbe mouilléeAvoir ses penséesToutes enchevêtréesDes idées déçues 1, 2, 3 Soleil ! Mais tout est pareil Quand je me retourne Et dans mon sommeil Et sous mes orteils 1, 2, 3 Soleil ! Mais tout est pareil Et le monde

Il y des jours qu’on n’aurait jamais voulu nommer.Des jours qui sont morts, avant d’être nés.Des jours tristes à en pleurer.Des jours qu’on n’aurait jamais rêvés.Des jours en danger.Il y a des jours. Des jours insensés. Où plus rien ne ressemble à rien. Où l’on ne comprend pas. Où l’on ne comprend plus. La vie bafouée. L’